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jeudi 14 juillet 2016

La prépa psychomot : pour qui ?

Lors de notre premier cours de Biologie, notre professeur nous a pris entre 204 yeux (200 à nous, la promo, et 2 à lui), et nous a dit la chose suivante :

« Nous allons commencer l’année par des rappels de Physique/Chimie et de Biologie. A la fin de ce premier cours, tout le monde en sera au même niveau de connaissances, quelles que soient vos formations précédentes. Je ne veux pas entendre « J’y arrive pas parce que j’étais en ES/L nanana ». Tout-le-monde-sera-au-même-niveau ! »



Les sites d’orientation décrivent le métier et la formation en psychomotricité comme un parcours plutôt scientifique, et mentionnent généralement qu’un bac S est préférable pour s’y lancer. Mais ce n’est absolument pas un pré-requis : le programme de la prépa peut être appréhendé par tout le monde. Certes, les étudiants qui seront passés par une filière scientifique auront davantage de facilités à approfondir un programme qu’ils ont déjà étudié. Néanmoins, il s’agit réellement de bases de biologie, dont la compréhension ne nécessite pas de connaissances scientifiques préalables. Par ailleurs, seuls les rudiments de neurologie étudiés en prépa seront repris durant la formation  en école de Psychomotricité. Si bien qu’en arrivant en première année, tous les étudiants en seront rigoureusement au même niveau d’ignorance.

« Les personnes qui s’engagent dans des études de psychomotricité ne sont pas là par hasard. » nous ont répété nos formateurs à Expersanté » (ma prépa, dont je vous parlerai ultérieurement). C’est un métier qui attire des profils très différents par sa philosophie : son appréhension holistique du rapport corps/esprit, sa relation professionnel/patient, son regard particulier sur le handicap…A mon sens, ce parcours attire moins par son aspect scientifique que par son aspect humain. Ceci explique peut être la diversité des formations des étudiant(e)s de ma promo, laquelle comptait en outre de nombreuses reconversions professionnelles.

Pour illustrer mon propos, voici le témoignage de mon amie Myriam, qui a entamé sa reconversion professionnelle après une formation économique :


« Pour expliquer comment j’ai appréhendé cette année de prépa il me semble intéressant de revenir sur mon parcours.
J’ai 31 ans et j’ai évidemment eu mon bac ES il y à maintenant une bonne dizaine d’années. J’ai toujours été une élève moyenne. J’aurais souhaité faire un bac S mais n’ayant pas le niveau nécessaire en mathématiques et en physique, j’ai suivi les copains et les copines en bac ES sans trop penser à l’avenir. Pour faire plaisir à papa et maman, j’ai ensuite entamé des études de droit, avant de me réorienter une première fois en Ecole de Commerce.

Après avoir été diplômée en 2009, j’ai essentiellement travaillé en import/export et en banque. Burn out en 2013, je décide de partir une année en Australie (en plus le WHV n’est délivré que jusqu’à 30 ans, il fallait donc en profiter rapidement !). Sur place je voyage en faisant du wwoofing. Dans l’une des fermes dans lesquelles j’ai travaillé je rencontre Flore. Flore est psychiatre à Marseille et surtout une super copine à l’écoute. Alors non, elle ne m’a pas psychanalysée, mais, en discutant, j’ai pu faire le point sur ce que je ne voulais pas faire, ce que je voulais faire, ce que j’aimais et n’aimais pas faire, mais aussi sur ce que je serais capable ou incapable de faire. A ce moment-là je ne connaissais pas encore le métier de psychomotricienne.

En revenant en France, j’ai effectué quelques recherches sur les métiers du paramédical. J’ai évidemment regardé les débouchés (et pour psychmot’ il y a très peu de chômage), la durée des études (et oui à 30 ans on ne se lance pas dans 3+1 années d’études sans être sûre de soi, de ses finances et du soutien de son entourage), le type de concours (bio et français je me suis dit easy…), le salaire de départ (juste pour savoir à quoi m’attendre car on ne choisit pas ce métier pour faire fortune) et surtout en quoi consiste le métier. La psychomotricité admet la consubstantialité (petite dédicace à Mme Beulé [Nb : notre prof de français] au passage) du corps et de l’esprit. Différentes expériences personnelles m’ont effectivement démontré que l’esprit a un pouvoir immense sur le corps.

Avant de choisir ma prépa, ma première difficulté fut de convaincre ma conseillère Pôle Emploi de la nécessité de me reconvertir. Même si la psychomotricité est selon leur propre terme un métier « en tension » (= très demandé et peu de candidats), j’ai un Master d’Ecole de Commerce. Ma conseillère ne voyait pas pourquoi je voulais changer de métier avec mon CV, mes diplômes, et les offres de travail disponibles. Il fallut que je prouve ma motivation en montant un véritable dossier : 3 interviews de psychomotriciens différents, une lettre de motivations, 2 devis de prépas différentes (pour éventuellement m’en financer une) et des tests en ligne. J’aurais également dû faire un stage de 2 semaines mais impossible de trouver un tuteur dans les délais accordés par Pôle Emploi. Finalement ils n’ont pas financé la prépa car cette année n’est pas diplômante et coûte trop cher (environ 4000€) selon leur budget

J’ai tout de même choisi Expersanté, qui n’est pas du tout la plus abordable des prépas, mais surement l’une des meilleures. Les professeurs sont très disponibles et nous encouragent toute l’année. Des coachs nous aident à surmonter les difficultés de l’année. Car cette année de prépa n’est pas de tout repos. Le travail personnel est important et doit être régulier pour ne pas se trouver débordé à la dernière minute. Pour les plus désorganisés, je conseillerais de vous faire un planning réaliste et de vous y tenir. Ne pas oublier d’y inclure quelques heures de sport et de détente pour ne pas devenir zinzin. Malgré tout le stress peut vite nous rattraper. Chacun gère ce moment à sa manière, comme il le peut. En ce qui me concerne, j’ai craqué à plusieurs reprises. Les coachs (et les copines) m’ont aidée à prendre du recul et à relativiser l’esprit de compétition qui peut parfois pourrir les rapports avec autrui. Les séances de relaxation ont également été salvatrices. Au fil du temps je me suis détendue, peut-être un peu trop même. Les concours s’étalant de mi-février à mi-mai, il est préférable de garder le rythme après la fin des cours (début avril) afin d’être dans le bain le jour J.

Il faut être conscient que cette année de prépa demande un engagement entier de notre part. Oubliez l’idée de travailler tous les WE à côté. Vous n’aurez ni le temps ni l’énergie. Et parce qu’après l’effort vient l’heure du réconfort,  je peux vous dire que ceux qui ont travaillé toute l’année ont réussi un concours voire plusieurs !!!

Après 8 mois de labeur je déguste enfin une (bon ok quelques) pinte(s) à la terrasse d’un troquet en suivant l’Euro (Allez les bleus !!) sans culpabiliser. »




Naturellement, Myriam a décroché plusieurs concours ;)

J’espère que ce témoignage vous aura inspiré, et aura permis de démontrer mon propos : en psychomotricité, seule compte la motivation !

2 commentaires:

  1. Bonjour Lara, je suis également en reconversion, je viens d'un bac techno, donc j'avais tout à apprendre ! J'ai entamé une prépa l'année dernière j'avais 28 ans. Malheureusement je n'ai pas eu de concours mais un classement assez encourageant pour ne pas abandonner (disait mon entourage et finalement moi-même).
    360e en LC à Lille, 160e à Rouen, et 398e à l'ISRP...

    J'ai de bien meilleur note (moyenne de 7 avant maintenant moyenne de 12), une meilleure compréhension en bio. Je me rends compte que je vais avoir 30 ans avant d'entamer une éventuelle 1ère année en psychomotricité. Le signe d'ne nouvelle vie?
    Merci pour ton blog

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  2. Alors moi, aussi en reconversion avec un bac ES, j’ai réussi 4 concours sur 7, j’ai bossé en Meme temps cette année et ke ne connaissais rien à la bio !! Je suis sur Paris et j’ai pris une prepa vraiment adaptée à chacun… Que je recommande vivement car les profs sont exceptionnels, c’est une prepa à auvers sur Oise en petit comite : prepasante Oremis à Auvers sur Oise dans le Val d'Oise.
    L’ambiance est top et il y a une vraie volonté que chacun reussise… Donc si vous voulez réussir, c’est le bon plan :p

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