Après la traversée des marécages annuels, vous pénétrez pour 2 à 3 longs mois dans l'obscur dédale des concours. Voici donc les conseils de Myriam pour ne pas trébucher salement après tant d'efforts renouvelés, et être au top à chaque jour J !
Déplacements, poils aux dents
N’en déplaise aux parisiens, les concours se déroulent sur
tout le territoire français (notamment la Réunion !). Il faut donc se
déplacer et cela à un coût à ne pas mésestimer. Outre les frais d’inscription
aux concours (qui varient entre 60€ et à 150€, hors de toute législation), vous
devrez débourser vos plus beaux écus pour vos déplacements, votre logement, et
votre pitance sur place. Il est donc fortement conseillé de budgétiser dès le
début de l’année, et de s’organiser aussitôt que les dates et horaires des concours
sont publiés par les écoles pour éviter les mauvaises surprises.
Transports : réduisez les coûts, et avant tout, les emmerdes.
Que ce soit bien
clair, entre vous et moi : il faut arriver la veille, et non par le jour
même, pour passer un concours. Faire l’économie d’une nuit à l’hôtel, c’est
prendre le risque de rater son concours. Panne de RER, grève de la SNCF,
attaque extraterrestre…considérez que l’univers entier est contre vous. Même en
partant tôt, vous prendrez le risque de rester coincés dans les transports
pendant que l’épreuve se déroule sans vous.
Pour l’anecdote : l’an passé,
c’est un troupeau de vaches, confortablement installé sur les rails, qui a
spolié le concours de Lille à des étudiantes d’Expersanté Paris qui étaient
parties le matin même en se disant que pour une heure de train, c’était pas la
peine de se mettre la rate au courbouillon.
Par ailleurs, certains concours débutent très tôt, d’autant
plus si vous avez un tiers-temps. En arrivant la veille, vous éviterez la
fatigue et le stress : vous pourrez visiter la ville, repérer votre lieu
de concours, vous reposer de votre trajet, et arriver à l’heure à l’épreuve.
Le covoiturage (avec
des amis, parents, ou BlablaCar) est une solution en or pour voyager à moindre
coût. Cependant, c’est un moyen de transport qui peut être incertain (les
embouteillages peuvent allonger passablement un trajet, un conducteur inconnu
peut vous lâcher au dernier moment), et épuisant pour les grands trajets (être
serré à 5 dans une twingo pendant 4, 6, 9 heures n’est pas le meilleur moyen de
se canaliser avant un concours).
Aussi, je
préconiserais de prendre une carte de réduction à la SNCF dès le début de
l’année (-25 ans et grand voyageur par exemple) même si vous ne comptez pas
faire tous vos trajets en train. Par mesure d’économie, pensez à réserver vos
billets dès leur sortie sur SNCF.com.
Au retour, ne prévoyez pas un trajet trop tôt après la fin annoncée des épreuves. Un retard au début du concours, une erreur de comptage des
copies, et vous pourriez bêtement rater votre train.
Logement : soyez comme un coq en
pâte.
Difficile de payer un hôtel quand on passe tous les concours
de France….
Si votre réseau familial, amical, ou social ne vous permet pas de
dormir à l’œil, prenez vous y très à l’avance pour réserver votre hôtel.
Rappelez-vous que selon les concours, entre 1500 et 2000 étudiants auront
également besoin d’un lit le même soir que vous. Si vous appréciez la compagnie
avant une épreuve, n’hésitez pas à vous organiser avec vos camarades de classe
pour
prendre une chambre à plusieurs et réduire les coûts. Vous pouvez aussi
tenter les
auberges de jeunesse (n’hésitez pas, néanmoins, à vérifier que
l’endroit est relativement calme, et qu’il n’y aura pas un groupe d’espagnols
saouls le même soir), ainsi que les
chambres chez l’habitant qui peuvent être
très économiques. Non seulement les hôtes sont généralement très accueillants
et disponibles mais ils accompagnent parfois sur le lieu du concours (ce qui
évite l’angoisse de se perdre le matin…).
L’important, c’est de s’organiser en
avance pour passer une nuit aussi reposante et paisible que possible, et pour
arriver sereinement sur son lieu de concours le matin.
Équipez vous !
Arrivé au concours, vous serez seuls dans la nature hostile,
tels de petits Indianas Jones. Aussi, préparez bien (et pas au dernier moment)
votre attirail d’aventurier :
Une pièce d’identité
valide :
Vous devrez présenter à chaque épreuve du concours une carte
d’identité ou un passeport (le permis ne compte pas). Une carte périmée, même
si elle l’est depuis moins de 5 ans, ne sera pas acceptée aux concours. Vérifiez
donc dès le début de l’année la date de fin de validité de votre ID, car le
renouvellement d’une carte d’identité ou d’un passeport pourra prendre entre 1
et 3 mois !
Notez qu'il peut être pertinent d'emporter votre carte d'identité, votre convocation et votre stylo plume quand vous irez aux toilettes, afin de ne pas risquer leur disparition inopinée durant votre absence...
Des vêtements qui vous veulent du bien :
Les concours se déroulent le plus souvent dans de vastes hangars,
sur des chaises et des tables plus ou moins bancales. Ces salles ne sont pas
forcément bien isolées du froid et du vent, et vous pourriez être situés près
des sorties, loin des chauffages. Munissez vous donc de chaussures confortables
(idéales pour visiter la ville avant le concours !), d’une veste de demie
saison, d’une écharpe. L’important est de pouvoir avoir chaud si vous êtes mal
placés, ou de pouvoir vous déshabiller si vous êtes placés près d’un chauffage.
Choisissez par ailleurs des vêtements dans lesquels vous
serez à votre aise : ne mettez pas ce t-shirt qui vous remonte toujours un
peu sur le ventre, ces chaussures Justin Bieber que vous avez du mal à assumer,
ou ce pantalon qui vous scie toujours un
peu l’aine. Soyez bien dans vos baskets ! Autant vous dire que le choix du
soutien gorge est primordial.
Un en cas énergisant multivitaminé :
Durant (ou entre) les épreuves, vous aurez peut être besoin de vous remplir un peu la panse, et de vous hydrater. Privilégiez les aliments énergisants, comme les noix ou les bananes, et ce qui vous fera plaisir. Pensez éventuellement à mettre votre encas dans une boite en plastique pour éviter de gêner les autres avec des schrich schrich schrich de paquet en plastique (ie : ne soyez pas un sale rat).
Avant tout, bannissez tout ce qui pourrait vous donner soif ! Durant l’épreuve, vous ne pourrez aller aux toilettes qu’à certains moments (ce qui représente une vraie perte de temps sur une épreuve de 2h). Entre les deux épreuves, les toilettes seront prises d’assaut par des hordes d’étudiants avides d’uriner, ce qui peut se révéler problématique dans la mesure où les toilettes sont souvent en sous nombre, et où les filles (donc 9 candidats sur 10) rechignent à utiliser les WC des garçons et les toilettes à la turque, entraînant une sous utilisation des locaux qui rallonge considérablement le temps d’attente et la reprise du concours…
Notez par ailleurs qu’il faut se présenter à l’avance, et que les toilettes sont parfois inaccessibles avant l’ouverture des portes : pensez à aller aux toilettes avant de partir. Bref, laissez votre vessie chez vous.
Une trousse
complète :
Les ustensiles nécessaires varient en fonction des concours.
Prenez garde de bien lire votre convocations avant le concours, car elle peut
porter des informations vis-à-vis de ce dont vous aurez besoin pour écrire.
Les
indispensables :
-un stylo plume à encre bleue effaçable, ou à encre noire,
avec lequel vous écrivez bien. Sachez qu’à moins d’une consigne contraire, seuls
le bleu foncé et le noir sont tolérés. Toute autre couleur, ainsi que le crayon
de papier, seront considérés comme un signe distinctif (même pour les schémas
de biologie !) entrainant des pénalités voire l’invalidation de la copie.
-un effaceur neuf (pas de vilaines traces jaunes sur votre
copie !)
- une règle : croyez-moi, vous ne voulez pas avoir à tracer
un axe optique sur une feuille blanche avec votre passeport.
-de quoi travailler au brouillon et seulement au
brouillon : crayons en bon état, gomme qui ne fait pas d’immenses traces
noires, taille crayon dont on aura vidé préalablement la réserve, fluos…
-de quoi vous attacher les cheveux : les mèches dans la
figure c’est relou ! Pour être sur de ne pas partir sans le chouchou qui
vous sauvera la vie, laissez en un dans votre trousse, uniquement pour les
concours.
-de quoi attacher vos stylos : les trousses, étuis à
lunettes, et autres contenants susceptibles d’abriter des antisèches sont
interdits sur les tables durant les épreuves. Un chouchou ou un élastique vous
permettra de les tenir ensemble, ce qui peut être salutaire si vous héritez
d’une table bancale.
Les trucs en
plus :
- un feutre noir : certaines écoles fournissent des QCM
corrigés automatiquement par des machines. Il faut donc noircir les cases de
manière minutieuses, ce qui prend un certain temps avec un stylo bille…
-des stylos/feutres de couleur : on peut vous autoriser
à utiliser de la couleur pour vos schémas de biologie, ce qui, bien utilisé,
est un gain en clarté. A moins qu’il soit explicitement spécifié sur votre
convocation que les couleurs seront interdites, prenez-les au cas où. Les
consignes du sujet vous renseigneront sur la légalité de leur usage.
-un stylo noir : à Lyon, tout doit être rédigé au stylo
bille ou encre noir. Cette information apparaît sur la convocation, attention
de ne pas arriver le jour du concours avec seulement un stylo plume bleu !
Le mouton
noir : le blanco.
A l’UPMC, l’usage de blanco sur une copie est explicitement
éliminatoire. Il en découle une sorte de psychose vis-à-vis de l’usage du blanc
pour l’ensemble des concours.
Alors NON : l’usage de blanco n’est pas strictement
éliminatoire pour l’ensemble des concours, à moins que ce soit mentionné dans
la consigne et/ou la convocation. Néanmoins, il est déconseillé, car
inesthétique, surtout en Français où vous aurez en tout et pour tout à rédiger
300 mots. En Biologie les correcteurs sont moins tatillons, pourvu que vous
n’en usiez que par touche et que votre copie reste propre. Mais en règle
générale, vous gagnerez en temps et en clarté si vous vous contentez d’une
rature propre tracée à la règle.
Vous trouverez parfois sur la convocation des indications
sur la politique de l’école vis-à-vis du blanco, ainsi que le type de blanco
toléré (souris, stylos, pot…).
Attention : voyagez léger !
Dans le contexte des attentats, certaines écoles n’acceptent
pas les valises sur les lieux de concours. Cette année la Pitié Salpêtrière et
Rouen ont refusé l’accès à des élèves venus avec des bagages. Attention aux
informations fournies sur la convocation et par mails ! Le sac à dos est
néanmoins accepté. Au cas où vous seriez contraint d’avoir une valise,
renseignez sur la présence de bagageries dans les gares et hôtels.
La période des concours se déroule approximativement de Mars
à Mai. Ces 3 mois sont très éprouvants, mentalement, et physiquement. Il faut
donc prendre soin de maintenir une hygiène de vie raisonnable, et de maintenir
le moral en s'entourant bien.
La cystite du démon
La saison des concours est celle de l’hiver finissant :
il ne fait plus vraiment froid sans vraiment faire chaud, et l’on est tenté d’aller
danser la lambada en string avec un bonnet de Noël sur la tête.
Sachez qu’en abordant ce pour quoi vous avez lutté toute l’année,
vous serez déjà sur les rotules, et que vous défenses immunitaires ne seront
plus ce qu’elles étaient en début d’année. Et encore moins en sortant des
concours, car malgré la faible durée des épreuves, vous serez abattus par le stress. Tel un séropositif au VIH en phase Sida (et paf, je vous fais réviser !),
vous serez donc la cible de toutes les maladies opportunistes. Or un nez bouché
par la grippe ne sera pas une source de confort devant votre copie. Faite donc
bien attention à votre santé physique : dormez suffisamment et
régulièrement, mangez correctement (des bananes, ça donne la pèche), sortez
couverts, et prenez éventuellement des vitamines.
J’ai personnellement attrapé un bon rhume et une infection
urinaire pendant les concours à cause de la fatigue. Si je n’avais pas attrapé cette
cystite entre 2 concours à 1 mois d’intervalle, j’aurai dû passer les épreuves
dans une couche pour adulte, bourrée de dolipranes, et pétrifiée de douleur. Si
ça ne vous fait pas rêver, suivez le conseil d'Alexis et mangez des bananes !!
Prenez garde aux médications
L’année de prépa est stressante, et certains se feront prescrire des pillules. Sachez que certains anxiolytiques comme Xanax, lexomil ou stresam (liste non exhaustive) provoquent sur le long terme une baisse des capacités de mémorisation. Discutez en donc avec votre médecin.
Par ailleurs, évitez de prendre de nouvelles médications avant un concours, si vous ne savez pas les effets qu’elles pourraient avoir sur vous.
We are the champions
my friend
Le mental c’est la santé ! Pendant les concours, soutenez-vous
mutuellement. Si vous aimez la compagnie, réunissez vous avec vos camarades de
classe avant les épreuves. Rien de mieux pour se détendre avant l’épreuve qu’une
petite partie de UNO. Dans certaines écoles, les premières années distribuent
des bonbons, des sodas et des encouragements avant les épreuves. N’ayez pas
peur, ce ne sont pas des concurrents malveillants déguisés en étudiants pour
vous faire avaler des laxatifs : ils ne veulent que votre bien.
Reconditionnez vous néanmoins au moins 15 minutes avant l’épreuve.
L’enfer c’est les
autres
Nonobstant nous ne sommes certes pas tous sociables, et la
compagnie des autres avant ou après les épreuves peut être un véritable
désagrément car chacun gère le stress à sa manière. Certains ont besoin de parler
de tout et de rien, certains font des hypothèses sur les sujets possibles,
certains s’adonnent bruyamment à des rituels d’auto-affirmation, certains s’isolent.
Afin que chacun puisse vivre son concours sans être incommoder ni être incommodé,
allez vers les gens qui ont les mêmes besoin que vous à ce moment précis, et
évitez les gens qui pourraient vous stresser ou que vous pourriez gêner. Cela
vaut aussi pour l’après épreuve : certains ont besoin de débattre de ce qu’ils
ont fait pendant l’épreuve, d’autres non. Respectez vos désirs et ceux des autres.
Merci à Mimi pour cet article <3