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vendredi 9 septembre 2016

Choisir son école de psychomot

En l’attente des résultats des concours, l’angoisse s’installe. D’abord, on espère avoir un concours, rien qu’un concours, n’importe quel concours ! Ensuite on se prend à rêver…et si on en avait plusieurs…lequel choisir ?



Plusieurs facteurs entrent en compte : la ville dans laquelle vous souhaiteriez vivre, la ville dans laquelle votre bourse vous permettrait de vivre, la distance que vous souhaiteriez mettre entre vous et votre domicile familial, et l’école qui vous ferait rêver.

Il est assez difficile d’obtenir des informations tangibles sur les différences entre les écoles de psychomotricité. Deviner leur orientation générale, c'est-à-dire, déterminer le courant de la psychomotricité que vous approfondirez le plus en allant dans telle ou telle école, est néanmoins essentiel.

Notre bien aimée discipline se trouve divisée entre deux courants : la psychanalyse, et les neurosciences. Aussi, chaque école, ayant sa préférence, présentera, défendra, et approfondira davantage tel ou tel point de vue. Gardons en tête que le programme théorique dispensé est le même dans toutes les institutions, puisqu’il s’agit d’un Diplôme d’Etat. Il n’en demeure pas moins que le contenu des études en est grandement influencé, notamment le contenu TD.

L’ISRP, par exemple, propose aux étudiantes (90% de nanas, je m’autorise à outrepasser la grammaire, qui veut qu’un seul mâle puisse masculiniser une promo de 25 à 200 personnes) pléthore de médiations corporelles. Cela leur permet d’expérimenter de nouveaux outils de travail, et d’approfondir leur propre rapport à leur corps. L’orientation est ici psychanalytique.

L’école de Toulouse, orientée neurologie, ne propose pas de médiation corporelle. Il propose néanmoins des pratiques psychomotrices, comme à l'ISRP : les TDs sont essentiellement des applications des théories vues en cours. Ayant été biberonnée, en prépa, aux formations ISRP/Pitié Salpétrière, j’en demandais la raison au BDE toulousain : « les TD sont réellement directement en rapport avec les cours (TD sensorialité, TD espace, TD Coordination dynamique générale, TD Jeux, TD Bobath etc.) mais nous n'avons pas de TD avec des médiations réellement tel que le QI QONG, la danse etc. Le concept de l'école est qu'ils nous donnent prioritairement le bagage théorico-clinique pour nous engager dans la vie de psychomot, ce bagage n'étant que peu accessible une fois professionnel car cela prend du temps à apprendre et comprendre. Tout ce qui est médiation est à notre portée au niveau individuel. Nous sommes libres de faire des activités qui nous apportent personnellement des expériences corporelles personnelles et en tant que professionnels, les structures financent des formations qu'on est en partie libres de choisir en plus des formations que l'on choisit personnellement. Souvent, il est dit qu'à Toulouse, quand nous sortons de l'école, nous sommes experts dans la passation des tests et dans tout ce qui concerne le diagnostic de manière clinique et paraclinique. ».

En deux mots comme en un, mieux vaut se renseigner autant que possible avant de faire le choix –si choix il y a - d’une école. Ces détails sur les formations sont assez confidentiels : les plaquettes d’informations en ligne sur les sites des universités sont aussi vaines et nébuleuses que les flyers politiques qui arrivent dans nos boites postales au moment des élections. Je vous conseillerais donc de rentrer directement en contact avec des étudiants, par le biais des BDE ou des groupes facebook des facs par exemple.

J’ai personnellement beaucoup hésité avant de faire le choix de mon école. [Ndla: cet article a été écrit l'été post-concours dans une anticipation anxieuse basée sur...pas grand chose ! Pour un avis plus objectif sur l'IFP de Toulouse, voir le témoignage de Cécile, Psychomotricienne diplômée de Paul Sabatier Je souhaitais entrer dans une formation orientée vers la psychanalyse, et offrant des médiations corporelles en TD. Je désirais également quitter Paris, ville honnie et affreusement éloignée de mon domicile familial. Lyon était donc ma meilleure - et unique - option, pour réunir tous ces critères. Mais j’ai raté Lyon, et ai été reçue à Toulouse, aux lSRP Paris et Marseille, à l’UPMC, et à Lille. J’avais donc le choix (compte tenu de mes critères géographiques et financiers) entre aller à Toulouse, une ville géniale, proche de toute ma famille, mais dont l’orientation ne me plairait pas ; Ou bien de rester à Paris, grande ville crado, stressante, déprimante et…bref, dans laquelle je serais malheureuse, mais où les cours m’apporteraient pleine satisfaction.

Je demandais donc conseil à ma prof de français, qui me transmit les avis de deux étudiantes parisiennes. Ces mails forts instructifs furent bêtement supprimés, mais leur contenu était grosso merdo le suivant :

La première me conseillait de ne pas aller à Toulouse si mon intérêt me portait vers le versant psychanalytique de la psychomot :  je n’y trouverais pas mon compte.

La seconde me conseillait à l’inverse de prioriser mon confort de vie. Les études de psychomot étant très denses, et harassantes, j’avais tout intérêt à les passer dans une ville où je me sentirais bien, pour mieux les réussir.

Si la vie dans la capitale n’avait pas été un tel fardeau pour moi, j’aurai privilégié l’orientation de l’école. Néanmoins j’ai fait le choix du confort de vie. Cette année me donnera tord ou raison !


En attendant, si vous voulez avoir le bonheur de choisir entre deux ou trois options partiellement satisfaisantes, retournez bûcher vos résumés de texte !